Comment réagir face à un enfant insolent
C’est souvent lors de la pré-adolescence, vers dix ou douze ans, que l’enfant change brusquement de comportement. La fille jusque là plutôt gentille ou le fils généralement agréable deviennent capricieux, exigeants et provocateurs. Ils « répondent » sans cesse. Si on s’oppose à eux ou qu’on ne satisfait pas à leurs demandes, ils deviennent franchement insolents, voire insultants. La critique ouverte ne leur fait pas peur, les gros mots non plus. Les parents, qui savent bien que cet âge est critique, s’attendent à quelques changements. Mais là, ils trouvent que leurs « presque ados » exagèrent franchement, tant dans leurs paroles que dans leurs comportements.
Comment réagir à l’insolence ?
- La plupart du temps, ce que l’enfant voudrait exprimer est différent de ce qu’il dit. Mais il a du mal à savoir ce qu’il désire vraiment et il ne trouve pas, en face de l’adulte, les mots et les arguments pour défendre son point de vue. L’insolence lui vient plus facilement. Aux parents d’entendre, même si c’est difficile: qu’il a grandi, qu’il n’est pas d’accord avec l’éducation qu’il reçoit, qu’il veut davantage de liberté et de responsabilité; etc. Donner la parole à son enfant, écouter ce qu’il a à dire, dialoguer avec un esprit ouvert, sont des attitudes qui peuvent prévenir les dérives de l’insolence.
- Les parents comprennent rapidement que l’insolence est une façon de montrer que l’on est en train de changer. De là ils peuvent trouver la force de dédramatiser ce qui n’a généralement qu’un temps. Sur le moment, l’humour est souvent une bonne façon de réagir, surtout si l’on parvient à rire ensemble. Une autre stratégie possible consiste à faire semblant de ne pas entendre. Couper court à la conversation et sortir de la pièce vaut toujours mieux qu’adopter une attitude autoritariste.
- Les parents ont le droit de refuser de se laisser maltraiter et de redire la règle. Il est toujours utile, à froid, lorsque la crise est passée, de reprendre les faits et d’exprimer son désaccord. Le père peut dire: « Je te demande de ne pas parler à ta mère de cette façon. C’est un manque de respect que je trouve inacceptable. »
- Etre parents, c’est donner l’exemple: attention, donc, à la manière dont la parole circule dans la famille. Les pré-ados ont tendance à copier le mode d’expression des adultes, croyant ainsi paraître plus grands.
- Tout parent d’adolescents sait bien qu’il doit se montrer disponible, vigilant. Mais également, et c’est très difficile, capable de subir critiques, reproches et remises en question parfois agressives de la part de son enfant, sans pour autant déprimer ou agresser en retour. C’est tout un apprentissage!
- Ce qui aide le plus, c’est d’en parler. Quand on peut échanger avec des copines ou d’autres mères d’enfants du même âge, on se sent moins seule. Tous les ados traversent ce genre de crise: le constater et en rire ensemble soulage et permet de prendre de la distance.