Prévenir et mieux comprendre les troubles du sommeil chez le nourrisson
Les troubles du sommeil font partie des manifestations de malaise possible chez le bébé et le jeune enfant. Le nourrisson n’ayant pas encore accès à la parole exprime son mal-être à travers des attitudes et symptômes corporels. Ces troubles sont souvent bénins mais il est important d’en tenir compte pour la bonne santé physique et psychique de l’enfant.
Troubles du sommeil chez le nourrisson
Jusqu’à l’âge de deux mois, on ne peut pas parler de troubles du sommeil. Un nourrisson alterne des périodes de veille et de sommeil de trois heures environ au cours de ses premières semaines. Jusqu’à la fin du deuxième mois, la tétée de la nuit est souvent nécessaire pour permettre à votre bébé de retrouver le sommeil. Ses réveils nocturnes sont normaux et le bébé se rendort bien vite après avoir été nourri. Le sommeil du nourrisson est léger donc facilement pertubable par les bruits, la sensation de faim etc. Respecter le rythme du bébé est une bonne chose. Il est inutile de le réveiller pour lui donner son biberon ou au contraire de le laisser pleurer parce que ce n’est pas l’heure de le lui donner. Lui seul sait s’il a faim ou non. Les réveils nocturnes pour les tétées ne durent que deux mois. Pendant ces moments privilégiés se créé une véritable relation intime entre la mère et l’enfant. Respecter le rythme de l’enfant permet à chacun de profiter au mieux de cette interaction intense émotionnellement malgré la fatigue de la maman…
Au-delà de deux mois, on peut parler d’ « insomnie précoce » si les réveils nocturnes ou les difficultés d’endormissement persistent. Plusieurs causes sont possibles : alimentation insuffisante, poussée dentaire, anxiété de la mère ressentie par l’enfant. Au cours des tout premiers mois, le nourrisson vit en constante fusion avec sa mère dont il ne se sait pas encore indépendant physiquement. Aussi est-il particulièrement réceptif aux états internes de celle-ci. Autrement dit, si la mère est angoissée, déprimée, tendue, l’enfant le ressent. Il peut alors lui aussi sombrer dans un état dépressif et se laisser aller ou au contraire lutter contre le sommeil. Dans ce type de situation, il est important de consulter un psychologue qui permettra de comprendre et d’aider les parents et l’enfant en difficulté.
Aux alentours du huitième mois, des difficultés d’endormissement apparaissent fréquemment. Celles-ci se produisent parallèlement à la découverte par le nourrisson de son indépendance par rapport à sa mère. A cette période, il comprend que lui et sa mère ne forment pas une seule personne mais deux. Cela induit chez le bébé une angoisse de séparation puisque son bien être dépend d’un autre qu’il ne peut pas entièrement contrôler. Dans ce contexte psychique, l’endormissement correspond pour l’enfant à une séparation qu’il redoute particulièrement. Pour favoriser le sommeil à cette période de la vie du nourrisson, l’ « objet transitionnel » (doudou, chiffon, etc.) imprégné de l’odeur de la mère est un bon recours. Chacun sait que le bébé est particulièrement sensible à l’odeur de sa mère qu’il est capable de reconnaître dès sa naissance. Cet objet fétiche contribue pour une large part au sentiment de sécurité interne dont l’enfant a besoin pour se laisser aller au sommeil.
Les parents ont un rôle de « pare-excitations » à jouer. C’est à dire qu’ils doivent favoriser le bien-être de l’enfant en empêchant un excès de stimuli au bébé au moment du coucher. En effet, celui-ci est particulièrement sensible et réceptif à son environnement interne (besoins organiques) et externe. Il vaut alors mieux éviter de surstimuler votre bébé en le prenant trop souvent dans les bras, en sollicitant trop souvent son attention. Un bébé apprécie d’être au calme dans son lit, en explorant ce qui l’entoure en attendant le sommeil. Votre tout petit doit se sentir en sécurité. Les soins maternels « suffisamment bons » (contacts corporels, chaleur, voix, regards, berceuses, câlins, etc.) sont importants. Tous ces soins donnent au bébé une « enveloppe psychique » sécurisante qui lui permet de se construire et de se laisser aller au sommeil.
La prévention en matière de sommeil commence dès la naissance de l’enfant. Il faut adopter dès le départ une bonne hygiène de vie c’est à dire répondre au mieux aux besoins de l’enfant (satisfaction des besoins physiques : nourriture, change, etc ; satisfaction des besoins psychiques : sentiment de sécurité grâce à une ambiance calme, des bercements ou berceuses, un objet transitionnel, etc.). De cette façon, le parent contribue à faire associer à l’enfant endormissement et détente, plaisir. Si, pour des questions de commodité, le nourrisson peut-être logé dans la même chambre que ses parents les six premiers mois (tétées nocturnes), il est préférable qu’il ait une chambre pour lui par la suite.